
L'immunité
Système de défense mais aussi d'échange, de reconnaissance, de sélection, de nettoyage
Retour sur la théorie Pasteurienne
Aujourd'hui, notre modèle de santé est basé sur la théorie de Pasteur. D'après lui, le corps humain est stérile, dépourvu de micro-organisme. Les virus, bactéries et autres micro organismes ne vivent que dans notre environnement et ne doivent surtout pas entrer dans notre organisme. D'après cette théorie, l'air et tout ce qui nous entoure est un ennemi dangereux porteur de maladie.
Voilà pourquoi aujourd'hui, l'utilisation d'antibiotique est si largement utilisée. Certes ces traitements éliminent les "mauvaises" bactéries, mais elles éliminent également toutes les autres.
Bio = vie. Biote = microorganismes vivants dans notre système digestif.
Antibiotique = contre le biote = contre la vie. S'en suit bien souvent une antibiorésistance avec un renforcement des souches bactériennes par une sélection des plus résistantes à l'antibiothérapie.

Bien entendu en cas extrême quand l'organisme est débordé, la prise ponctuelle d'antibiotique peut être envisagée. Mais comme nous le verrons plus loin, tout se joue bien avant au niveau du terrain.
On sait aujourd'hui, que ce modèle est faux. Notre corps est autant voir plus bactérien que cellulaire. Il n'est pas stérile. Cela s'accorde avec la théorie de Antoine Béchamp, qui l'affirmait déjà à l'époque de Louis Pasteur.
Comme nous allons le voir plus loin, les micro organismes ne sont pas des ennemis à éliminer mais plutôt des alliés indispensables.
Qu'est ce que l'immunité
Le système immunitaire est un système d'échange entre l'intérieur et l'extérieur. Il est composé d'un ensemble d'organes et de mécanismes physiologiques ayant pour but de différencier le soi du non soi.
L'immunité dite innée ou non spécifique


Les membranes agissent comme des filtres
Nous naissons avec. Il s'agit de mécanismes de reconnaissance rapide en réaction à des éléments déterminés comme "non soi" dans l'instant.
L'immunité innée entraine une réponse rapide et non spécifique.
Cela se passe au niveau de
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la peau et les muqueuses:
La peau est recouverte d'un grand nombre de micro-organismes (bactéries, acariens, micro-champignons) organisés en biofilm.
Les muqueuses (particulièrement celles de nos voies respiratoires et de notre système digestif) participent à l'immunité également. Ce sont de fines membranes qui jouent un rôle de barrière. Elles assurent une protection mécanique comme un filtre qui sélectionne ce qui entre ou non; et une protection microbiologique grâce aux bactéries les recouvrant.
Le microbiote intestinal ou flore intestinale (composée de bactéries, virus, champignons endogènes joue un rôle primordial. Il produit :
- une très grande quantité d'enzymes digestifs (aident à la digestion)
- les vitamines B (B1, B3, B6, B9 ou acide folique) et B12.
- des neurotransmetteurs ( sérotonine, noradrénaline, dopamine)
Plus le microbiote est varié et en quantité, plus il remplit sa fonction immunitaire. En cas de déséquilibre entre les populations, on parle de dysbiose.

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Les Phagocytes "cellules tueuses"
Ce sont des globules blancs. Ils interviennent en cas d'inflammation.
Cela se déroule en plusieurs étapes:
- Rougeur, chaleur, douleur. Les vaisseaux sanguins adjacents à la zone à réparer se dilatent pour qu'il y ait un meilleur afflux de sang.
- Les phagocytes, amenés par l'afflux de sang, englobent les cellules endommagées et les agents indésirables pour les détruire.
Il existe différents phagocytes : les macrophages, les monocytes et les neutrophiles.

L'immunité dite "acquise" ou spécifique

Cette fonction immunitaire demande un "apprentissage" au préalable lors d'une première exposition à l'élément concerné. Le corps va apprendre à traiter cet élément. Un effet-mémoire permet au corps de reconnaître un élément déjà rencontré dans le passé. Il peut s'agir de pollen d'aliments etc. Une fois reconnus, ces éléments seront si nécessaires qualifiés d'antigènes et des anticorps spécifiques seront produits.
Le corps produits en fait des cellules spécifiques vont être produites. Elles font parties des globules blancs. On les nomme lymphocytes B et T.
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Les Lymphocytes B
Ils produisent des immunoglobulines ou anticorps. Ceux ci se fixent sur l'antigène pour le neutraliser. Notre corps peut produire des milliers d'anticorps différents, en vue de neutraliser des milliers d'antigènes différents.
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Les Lymphocytes T
Les cellules T cytotoxiques
Les cellules T auxiliaires
Les cellules T régulatrices
Elles agissent en second plan en détruisant les cellules à l'origine de l'infection.
Les lymphocytes T dits "naïfs" activés lors d'une première prolifération pour éliminés les cellules infectées.
Les lymphocytes T dits "mémoires" enregistrent le profil de l'élément étranger et circulent dans le sang la lymphe et les ganglions lymphatiques. Elles s'activent plus rapidement en en plus grand nombre que les cellules naïves.
La réponse est plus lente que dans le cas de l'immunité innée, mais adaptée à l'élément qu'elle cherche à contenir.
Immunité et allaitement maternel
Lorsque nous venons au monde, la façon dont nous naissons va influencer notre immunité à venir. Lorsqu'un bébé nait par voie basse, il va être en contact avec la flore vaginale et intestinale de sa mère. Cela ne sera pas le cas par césarienne. D'après une étude Cesaren section and chronic immune disorders 2015 " les enfants accouchés par césarienne présentent un risque significativement accru d'asthme, de troubles systémiques du tissu conjonctif, d'arthrite juvénile, de maladie inflammatoire de l'intestin, de déficits immunitaires et de leucémie."


Beaucoup de jeunes mamans, par manque d'informations et par commodité recourent au lait maternisé. Cela fragilise le microbiote de l'enfant. En effet, ce lait n'apporte pas les bénéfices propres au lait maternel.
Le lait de la mère contient des protéines, des vitamines, du fer, des hormones, des acides gras essentiels, des bactéries, des anti corps (IgA, IgG, IgE, IgD, IgM), des macrophages, des leucocytes des enzymes etc. Ce lait pas pasteurisé, donc vivant. De plus, il est parfaitement adapté aux besoins de l'enfant contrairement au lait de vache destiné en premier lieu a un veau. Le lait de vache est très riche en facteurs de croissance car il permet au veau de prendre rapidement des centaines de kg en quelques mois...
Innate Immunity and Breast 2017 Cacho, Lawrence
Brestfeeding, the immune response, and long-term health 2006
Immunodéficiences, allergies et maladies auto-immunes
Comme nous l'avons vu, le microbiote joue un rôle primordial dans l'immunité. Lorsqu'il n'assure plus correctement sa fonction de reconnaissance entre ce qui peut passer ou non à travers la muqueuse intestinale, il se produit alors un phénomène de porosité, une hyperperméabilité intestinale. Celle peut provoquer les allergies.





La révolution" agricole des années 60 avec l'utilisation en masse de pesticides, fongicides, antibiotiques, engrais etc a fragilisée nos microbiotes. En effet, ces produits toxiques se retrouvent dans nos aliments et détruisent notre flore intestinale.
De plus, notre alimentation peut également impacter notre biote intestinal. Plats industriels transformés, trop de protéines, alcool etc acidifient le milieu et affectent nos micro organismes. De plus, la consommation de céréales (composés de longues chaînes de glucides) peuvent s'accumuler et fermenter dans l'intestin car trop longues à découper. Cela favorise le développement de champignons qui viennent régler ce problème mais déséquilibre notre biote intestinal.
Le stress chronique joue aussi un rôle dans l'affaiblissement de notre immunité. Ponctuellement, le stress est bénéfique, mais chronique il est délétère. Or, dans notre société, qui n'est pas sujet au stress quotidien?
Cela sollicite en permanence notre système adaptatif. Du cortisol est produit en grande quantité par les glandes surrénales. Cela augmente la perméabilité intestinale et diminue la quantité et la diversité de notre flore intestinale.
Psychological Stress and Corticotropin-Releasing Hormone Increase Intestinal Permeability in Humans by a Mast Cell-Dependent Mechanism 2013

Le stress peut également induire une réaction inflammatoire. Le cortisol est produit pour freiner cette réaction. Mais en cas de stress chronique apparait une résistance au cortisol. Les glandes surrénales produisent donc toujours plus de cortisol et s'épuisent puis a lieu un effondrement des niveaux de cortisol. L'inflammation se généralise. S'installe l'épuisement chronique voir le burn-out.
Les médicaments (pilules contraceptives, antibiotiques etc) fragilisent également l'immunité.

La vie aseptisée fragilisent notre immunité. Nous sommes aujourd'hui très peu exposés aux bactéries et autre micro organismes pourtant nécessaires a la construction de notre microbiote.
Renforcer son immunité

Notre corps n’utilise que rarement exclusivement l’une de ces trois méthodes. Mais il a une tendance qui va créer un profil.

La loi de l’hormèse
Lorsque notre corps est constamment dans un confort, il ne va pas se renforcer. Il aura besoin de certains pics de stress pour se développer.
Un organisme vivant exposé ponctuellement à un stress ou à une contrainte physiologique qui le sort de sa zone de confort, suivi d’un temps d’intégration suffisant, va voir sa capacité adaptative augmenter.
Il s’agit de stress naturel (changement de température, privation de nourriture par le jeûne …) court mais intense plutôt que long et peu intense.
L’exposition au froid aura un fort impact sur l’immunité, l’humeur, production noradrénaline, production de protéines de choc (HSP et CSP), réduction de l’inflammation, amélioration des performances sportives, production de graisses brunes (plus nous en possédons, plus le corps est capable de brûler ses graisses pour produire de la chalaur) etc.
Le mindset est important.
Comment se lancer ? Il faut y aller progressivement
Niveau 1 : l’air
- Sortir en t-shirt pendant quelques minutes
- allonger le temps d’exposition
- éteindre le chauffage de temps en temps
Niveau 2 : l’eau
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Prendre une douche froide en commençant par les pieds puis remonter progressivement jusqu’où c’est possible.
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Augmenter le temps de douche froide et la surface du corps couverte
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S’immerger dans l’eau froide quelques secondes puis quelques minutes
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(Niveau 3 : la glace, quand on est vraiment aguerri !!)
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Marcher pieds nus dans la glace
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Se jeter corps entier dans la neige
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S’immerger dans l’eau gelée

a poursuivre
Le saviez-vous ?
Quelques noms d’acides :
Acide lactique : produit par la consommation du glucose et des lipides
lors de l’effort. Acide volatile excrété par les poumons.
Acide urique : dégradation des cellules mortes et digestion de certains aliments. Acide non volatile éliminé par les reins.
Acide phosphorique : produis notamment par la réflexion. Acide non volatile éliminé par les reins.
Acide carbonique : respiration. Acide volatile excrété par les poumons.
Pour aller plus loin...
Bibliothèque des aliments
Parcourez en détails chacune des grandes catégories d'aliments
Les indispensables micronutriments
La base incontournable de la santé !